Randonner avec de jeunes enfants.
Randonner avec de jeunes enfants est tout à fait possible. Cela est même une expérience très agréable. Mais partir en balade avec les « bouts d’chou » ne relève pas que du rêve, cela se prépare…
Randonner en famille ? Mais bien sûr !
La vie moderne chahute bien souvent les tout petits. Aussi, une balade en forêt avec ses parents ne peut être que bénéfique. Mais il ne faut pas tout mélanger. L’emmener parcourir le GR du Tour du Mont Blanc n’est pas d’actualité !
Par contre, si le confort de l’enfant et sa sécurité sont correctement pris en compte, bien des satisfactions sont au bout du chemin.
Pour vous, comme pour lui !
Le choix d’un système de portage et le déroulement de la balade se doivent d’être soigneusement choisis. Voici, en six points, comment préparer sa rando familiale.
Comment randonner avec de jeunes enfants.
Leçon n°1 : S’affranchir des PTT (Poussettes tout terrain).
Dès quelques mois, il est aisé de s’affranchir des contraintes d’une poussette, même tout terrain. Il suffit d’en remplacer les roues par les pieds des parents ! Bref, d’inventer le lit à porteur.
Car si le tout petit reste allongé, à plat, libre de ses mouvements, sans être sanglé de toutes parts, il appréciera très vite la douce cadence de la marche. Ses parents à portée d’oreille, bercé à souhait, il trouvera le sommeil ou s’abîmera dans la contemplation des arbres, des nuages, de ses mains….
Cependant, n’oubliez pas de vous arrêter régulièrement et de le prendre dans vos bras car les tout petits ont aussi besoin de bouger !
Leçon n°2 : hamac, couffin, écharpes et consorts…
En pratique, un mini-hamac à porter en bandoulière, peut faire l’affaire. Renforcez éventuellement sa rigidité avec un bout de “dodo-mousse” pour aider l’enfant à trouver sa place.
Un couffin, dont le fond est déjà rigide constitue une autre solution. Rallongez simplement les poignées à l’aide de sangles plates afin de le porter en bandoulière sans vous défoncer les épaules.
Pour protéger l’enfant du soleil, positionnez sur le devant du hamac ou du couffin un tissu en coton blanc à l’aide de pinces à linge.
Paradoxalement, avec de tout petits enfants et des conditions météo clémentes, des balades au grand air pourront durer assez longtemps, jusqu’à 1 ou 2 heures. Si les épaules du porteur résistent ! L’enfant prendra probablement vite l’habitude de ces sorties et dormira paisiblement.
Leçon n°3 : Chausser ses bottes de sept pas.
Petit à petit l’enfant acquière du poids et gagne du tonus musculaire jusqu’à se tenir assis. Progressivement vous pourrez alors utiliser un petit sac à dos de portage. Ou plutôt, un “sac à ventre”. Car cela induit une position plus confortable pour l’enfant qui peut se nicher au creux de la poitrine ou de l’épaule de son porteur. Un mini oreiller est un plus pour son confort.
Attention à ce que ce sac soit entièrement en tissu, sans parties dures pouvant provoquer une blessure par frottement ou pire, altérer sa circulation sanguine. Particulièrement au niveau des jambes qui pendent à l’air, hors de l’assise du sac, ce qui est une de leur faiblesse. Tenez les jambes au chaud grâce à une turbulette en fourrure que vous enfilerez jusqu’au niveau du sac. Une petite couverture fait aussi l’affaire.
Souvenez vous que même si vous transpirez à souhait, l’enfant reste, lui, immobile. Soyez donc très vigilant à bien le couvrir, particulièrement l’hiver, car sa thermorégulation corporelle n’est pas en place.
Avec ce type de portage, même avec un sac bien conçu, les périodes de marche ne devraient pas dépasser la demi-heure en hiver.
Leçon n°4 : Oser la polyvalence.
L’écharpe porte bébé est une autre solution pour le portage des petits. Il s’agit d’une sorte de grande bande de tissu grâce à laquelle l’enfant est porté dans de nombreuses positions. Tout son corps est maintenu uniformément, sans tension, y compris la tête si nécessaire. Il y est en sécurité, au chaud, bien au contact de son “parent-porteur”.
Outre la balade, cette écharpe s’utilise dans de nombreuses situations. Elle peut servir de couverture à la maison, voire de doudou ! Les adeptes de cette écharpe ne jurent bien vite que par elle bien que son utilisation nécessite un minimum d’apprentissage. Facile à ranger, peu encombrante, polyvalente, ce choix est à examiner de près.
Adieu poussettes et autres sacs…
Le mieux est d’essayer chacune des ces solutions de portage en fonctions du poids, de l’âge, du bien être de l’enfant et de la balade envisagée. La solution universelle n’existe pas : randonner avec de jeunes enfants exige de s’adapter !
Comment randonner avec de très jeunes enfants.
Leçon n°5 : Préférer le saucisson au marathon.
Dans tous les cas, prévoyez des pauses pendant lesquelles l’enfant évolue librement, à plat dos sur une couverture étendue au sol, par exemple. Car même correctement maintenu dans un système de portage, sa colonne vertébrale, encore très fragile, reste bien sollicitée. Tensions et fatigues musculaires doivent être évacuées. Il ne s’en rendormira que mieux pour la section de marche suivante.
Optez donc pour des balades courtes mais régulièrement interrompues par la découverte de l’environnement, des jeux ou un bon pique-nique ! De même, une pratique régulière de ces mini-randonnées l’habituera à être porté et il ne s’en sentira que plus en sécurité.
Lorsque l’on part randonner avec de jeunes enfants les débuts sont parfois chaotiques…
Leçon n°6 : Faire confiance à l’enfant.
Lorsque l’enfant commence à marcher (environ 12-14 mois) sa taille et son poids rendent progressivement pénibles et inadaptés les systèmes de portage précédent. Vous pourrez alors opter pour un vrai sac à dos de portage, aussi confortable pour l’enfant que pour le porteur. Mais laissez lui autant que possible l’initiative de la balade. Il en sera sans doute très heureux et vous fera (re)découvrir un monde insoupçonné sur des chemins connus par cœur. Une fleur, un insecte, des cailloux, de la neige…
Le sac à dos de portage n’intervenant que pour progresser d’une aire de découverte à la suivante. De sa position dominante dans son sac, bien assis, l’enfant pourra se consacrer à l’observation des alentours. Ou à un repos réparateur !
Veillez à ce qu’un auvent amovible, contre le soleil ou la pluie, soit prévu avec le sac et protégez, selon la météo (froid, soleil), les bras et les jambes qui restent exposés hors du sac.
Leçon n°7 : Observer, écouter, s’adapter.
Toutes ces solutions, tant du choix du système de portage que du déroulement de la balade, se doivent d’être adaptées à votre enfant et à votre propre perception de cette activité.
Mais si l’enfant vous sent confiant, serein, enjoué, il y a de forte chance pour que tout se passe très bien. Quelque soit le matériel choisi, à vous de veillez à sa sécurité et à son confort.
Enfin et surtout, restez à son écoute : même tout petit, s’il ne va pas bien il vous le dira !
Rapidement, les périodes de marche seront plus nombreuses que celles de portage. La motivation aidant, il vous surprendra probablement par son tonus. Et lorsque les distances parcourues par l’enfant s’allongeront il vous faudra veiller à votre forme… pour ne pas vous laissez distancer ! Randonner avec de jeunes enfants peut réserver quelques surprises !