Les dangers de la montagne
L’air pur, les grands horizons, le silence… Oui mais pas toujours ! Il vaut mieux savoir un peu où l’on met les pieds en ayant une petite idée sur la question : les dangers de la montagne sont multiples !
Mobilité douce !
La montagne attire beaucoup de monde, été comme hiver. À l’image de la mer, il s’agit d’un milieu particulier dont il vaut mieux connaître un minimum les spécificités.
Mais il est probable que vous prendrez plus de risques au cours des trajets en voiture que pendant votre randonnée en montagne ! Ce qui ne minimise en rien les risques réels que recèlent ces si belles régions. Et milite pour la mobilité douce. S’en retourner chez soi en train ou en bus avec la perspective d’une sieste bien au chaud, c’est tout de même mieux que quelques heures de conduite avec les yeux plein de sable !
Chaque accident de randonnée est unique.
Il est difficile, voir contre-productif de lister et classer les dangers qui peuvent y être rencontrés. Pas de parade miracle. La sur-médiatisation de quelques cas ne faisant qu’ajouter à la confusion. Les dangers de la montagne sont multiples et très divers.
Une fréquentation régulière, la connaissance du milieu et l’analyse des accidents montrent qu’il y a souvent plusieurs facteurs et surtout un contexte général, propice à la survenu d’accidents. Il est intéressant de connaitre ces facteurs, de les relier entre eux, tout en sachant que les combinaisons possibles sont infinies, faisant de chaque accident un cas unique.
Le contexte spécifique d’une randonnée en montagne.
Le contexte montagnard tout d’abord. Les montagnes présentent des conditions météorologiques qui peuvent changer très vite. En une heure de temps, le ciel bleu laisse la place à un violent orage. Une vallée peut se retrouver sous la pluie et à quelques kilomètres de là, une autre être encore au soleil. Des températures variables et parfois extrêmes.
Une rando en raquette l’hiver par moins 25°C est une expérience magique mais qui exige un minium de précautions. La remontée d’un sentier caillouteux, sous un soleil de plomb, pour atteindre un refuge haut perché, peut conduire à des coups de fatigues sévères. Le brouillard, le vent, la neige, la pluie, autant de facteurs qui modifient du tout au tout les conditions d’une randonnée espérée idyllique.
Et puis il y a la fameuse acclimatation. Chacun y est sensible à sa manière et pas toujours de façon constante. Respiration haletante, cœur qui s’emballe, vertiges, maux de têtes…
Bref, mieux vaut savoir quelles sont les précautions à prendre ! Ou partir avec un accompagnateur en montagne qui saura vous conseiller et gérer ces difficultés de façon optimum.
En attendant, voici quelques précautions à prendre pour faire face aux dangers de la montagne.
Les précautions de base à prendre avant de randonner en montagne.
La météo en montagne :
Prenez connaissance du bulletin des prévisions météo pour le massif où vous trouvez. Sites internet, offices de tourisme, bureau de la montagne. Ce bulletin est généralement généreusement affiché. N’hésitez pas à vous le faire commenter par un spécialiste. Calez la durée et le choix de votre randonnée sur ces impératifs.
L’itinéraire de randonnée choisi est-il adapté :
Choisissez un itinéraire adapté à votre condition physique et votre connaissance de la montagne. Longueur, difficulté, dénivelées, balisages, refuges, variantes…
Si vous ne connaissez pas bien la montagne, partez avec une personne expérimentée, adhérez à une association de randonneurs, inscrivez-vous à une randonnée accompagnée… Mais ne partez pas seul ! Une simple entorse pourrait alors avoir des conséquences désastreuses.
Informez votre entourage :
informez précisément une personne de votre projet et de l’heure prévue, même approximative, de votre retour. Avec pour rôle de prévenir les secours si celui-ci s’éternise.
Appeler les secours : munissez-vous d’un téléphone mobile pour appeler les secours, si nécessaire. Mais attention, si et seulement si, cela est vraiment nécessaire.
Ne mettez pas la vie des secouristes en jeu pour une simple éraflure. Sans oublier qu’en montagne le réseau de téléphone comporte des zones d’ombres.
Un seul numéro pour les alpes : le 112.
Êtes vous prêt pour partir randonner :
Le contexte personnel ensuite. En faire l’impasse serait vous mettre en danger. Évaluer vos capacités physiques est un préalable. Pas des plus faciles. La pratique régulière d’une activité sportive d’endurance représente une des meilleures approches. Toute l’année. Vélo, natation, course à pied et bien entendu, marche. Comme pour chaque activité sportive, la randonnée sollicite des muscles spécifiques, parfois un peu oubliés. Et une capacité respiratoire adaptée à un effort d’endurance, plus que de puissance.
N’hésitez pas à faire une visite à votre médecin traitant qui pourra vous dresser un bilan plus précis. Très utile pour le choix d’un itinéraire.
Partez avec des vêtements adaptés :
Chaussures, vêtements chauds au cas ou, lunettes, crème solaire, petit sac à dos… N’oubliez pas les petits matériels de base : carte, boussole, tél mobile et numéros essentiels, trousse de premiers secours.
Prenez un bon petit déjeuner et glissez dans votre sac de quoi vous alimenter et boire, sans restriction. En évitant les boissons alcoolisées, ce qui ne rendra que meilleur l’apéro du soir.
Avec les enfants, des précautions particulières sont à prendre en compte. Car s’ils peuvent en étonner plus d’un, il peuvent aussi involontairement rendre critique une situation par ailleurs peu dangereuse.
Enfin, sachez avec qui vous partez et pourquoi ! Pour votre plus grand plaisir bien sûr. Mais avec quels objectifs, quelles ambitions ? Pour une performance ou une simple balade d’agrément ? Pour prendre l’air ou préparer votre trek au Népal ? C’est peut être un des points essentiels ! Car la plus grande difficulté que vous risquez de rencontrer consiste à décider de faire demi-tour à temps. Quand les conditions de votre randonnée deviennent plus tendues, la fatigue aidant, l’acuité de perception de votre situation s’émoussera et l’obstination à poursuivre s’installera insidieusement.
Vous menant parfois au pire, sans vous en rendre compte. Un phénomène bien connu pour les questions d’orientation.
Combinaisons de risques montagnards.
Contextes montagnard et personnel, voilà deux points de repères pour aborder votre prochain séjour en montagne. Chacun de ces critères pris séparément ne sera probablement pas suffisant pour provoquer un accident.
Si vous choisissez un itinéraire trop difficile mais qu’il fait grand beau et que vous faites demi-tour, quitte à un retour tardif, peu importe ! Mais un itinéraire trop long, la fatigue qui s’installe, un petit orage estival, un mobile qui fonctionne mais pas de carte dans le sac pour vous indiquer où vous vous trouvez…
Et là, vous risquez de toucher le « jackpot »… Rappelez-vous, les dangers de la montagne sont multiples.
Comment évaluer le risque lors d’une randonnée en montagne ?
Pour finir, une petite méthode tout à fait empirique, d’aide à la décision pour rebrousser chemin. Libre à chacun de se l’approprier comme bon lui semble. Mais elle ne peut en aucun cas être considéré comme infaillible.
Elle consiste à compter le nombre de transgressions que vous effectuez par rapport à une conduite optimum. À vous de décider à partir de combien de transgressions vous vous imposez de renoncer…
Vous partez randonner en montagne malgré une météo instable et des risques d’orages. Une transgression.
Vous avez oublié votre téléphone mobile sur la table de la cuisine. Deux.
Le sentier détrempé par les pluies de la veille vous oblige à une traversée délicate au-dessus de barres rocheuses. Votre compagnon de rando n’aime pas trop. Trois.
Vous n’avez plus rien à manger et le ciel s’assombrit. Quatre.
Vous continuez ??