Ella Maillart (1903-1997)
Voyageuse, exploratirice, photographe, écrivaine, journaliste, sportive, un personnage célèbre et hauts en couleurs dont la vie fût une grande aventure, tout au long du XXe siècle.
Ella Maillart, peu connue de ce côté-ci des Alpes, est cependant une des voyageuses les plus étonnantes du 20e siècle. Digne successeur d’Alexandra David-Neel.
Ella Maillart s’étant établie à Chandollin, en suisse, vous pourrez visiter l’exposition permanente qui lui est consacrée dans l’ancienne chapelle Ste-Barbe, au cœur du vieux village, lors du séjour que je vous propose dans le Val d’Anniviers.
Photos, films, dessins, articles retracent le parcours de cette femme exceptionnelle.
Vous pouvez, en attendant, trouver de nombreuses informations sur le site qui lui est consacré.
Ainsi qu’une biographie détaillée dont voici un résumé.
Ella Maillart est née avec le XXe siècle à Genève, en Suisse. Son père est un commerçant en fourrures à l’esprit ouvert sur le monde. Sa mère, Danoise, grande sportive, lui fait découvrir le ski.
Dès l’enfance, Ella Maillart se passionne pour les livres d’aventures et les cartes géographiques.
Ella a seize quand elle fonde le premier club féminin de hockey sur terre en Suisse romande, le Champel Hockey Club !
Elle rencontre et devient amie avec Hermine de Saussure, fille d’un officier de marine français, avec qui elle apprend à barrer des voiliers sur le Léman.
En 1922, Hermine de Saussure achète la « Perlette », un cotre de sept mètres, au constructeur d’avions Louis Breguet. Elles font seules, et sans moteur, la traversée pour la Corse !
Après diverses aventures marines, avec Hermine et deux autres amies, elle tente la traversée de l’Atlantique et n’échoue qu’à cause d’une maladie importune.
Puis elle épouse l’archéologue français Henri Seyrig. De leur union naîtra la future actrice Delphine Seyrig.
Lors des Jeux Olympiques de 1924, elle barre pour les couleurs de la Suisse.
Seule femme de la compétition, elle décroche une neuvième place sue 17 participants, en solitaire.
Ses rêves de vie en mer s’achèvent avec le départ de son amie Hermine de Saussure et la décennie qui commence alors pour elle, va la voir pratiquer de variées et nombreuses activités.
Dactylo, voyageur de commerce, modèle du sculpteur Raymond Delamare à Paris, actrice au Studio d’art dramatique à Genève, professeur de français aux Pays de Galles, doublure sportive dans les films de montagne de la UFA à Berlin, et actrice dans un film de ski tourné à Mürren (1929).
Elle écrit : « Excepté quand j’étais en mer ou quand je faisais du ski, je me sentais perdue, je ne vivais qu’a moitié. Tout ce que je voyais, tous ce que je lisais, me déprimait. »
En 1931 et 1932, elle dirige, l’équipe féminine suisse de hockey sur terre. Membre de l’équipe suisse de ski, elle défend, pendant quatre ans, les couleurs de la Suisse aux championnats du monde de ski : à Mürren (1931), à Cortina d’Ampezzo (1932), à Innsbruck (1933) et à St. Moritz (1934).
À Berlin, en 1929, une rencontre avec des émigrés russes lui donne l’idée de faire des reportages, l’un sur la jeunesse russe, un autre sur le cinéma soviétique. La veuve de Jack London l’aide financièrement à partir pour Moscou : son destin bascule.
À son retour elle publie Des Monts célestes aux Sables rouges, où elle raconte son périple au Turkestan russe, au T’ien Shan (Monts célestes), et ses rencontres avec les Kirghizes, les Kazakhs, les Ouzbeks.
Elle gravit un 5000 m et voit miroiter, à l’est, les étendues jaunes et poudreuses du Takla Makan. Ce désert est un « blanc » sur la carte, en Chine interdite. Et elle se promet de revenir un jour…
Elle regagne seule l’Europe par les Républiques du sud, encore agitées par les séquelles des soulèvements musulmans que l’armée soviétique a noyés dans le sang.
Son récit de voyage, ses films, constituent un véritable scoop, unanimement salués à son arrivée à Paris.
Envoyée en Chine par “Le Petit Parisien”, journal spécialisé dans le grand reportage, elle enquête sur la Mandchourie, occupée par les Japonais. Elle y retrouve Peter Fleming, brillant journaliste du Times, rencontré à Londres en 1934 et à Pékin, le Père Teilhard de Chardin.
Elle s’intéresse au Turkestan chinois, région interdite depuis quatre ans, et décide alors d’y aller voir en passant par le nord du Tibet et de gagner l’Inde par le Sinkiang et le Karakoram. Un itinéraire si difficile qu’il n’est pas interdit par les chinois !
Elle quitte Pékin, avec Peter Fleming, en février 1935. Leur périple les emmène vers les hautes terres désolées du Tsaidam, le Sinkiang et ils rejoindront, par la Route de la Soie, le Pamir.
Sept mois après avoir quitté Pékin, ils arrivent à Srinagar au Cachemire. Un « trek » incroyable pour l’époque, en terra incognita. Peter Fleming publie le récit de leur voyage en 1936 : News from Tartary.
Ella continue de voyager pour le Petit Parisien jusqu’en 1939. La Turquie et l’Inde, l’Iran et l’Afghanistan.
Elle donne des conférences dans plusieurs pays d’Europe.
Ella Maillart passe la deuxième guerre mondiale en Inde et suit des enseignements spirituels. En 1946 elle rentre en Europe et s’établit dans le Val d’Anniviers, à Chandolin, pour y passer la saison hivernale.
Dès 1951 elle repart pour le Népal et écrit « The Land of the Sherpas ». Pendant trente ans (1957-87), elle organise des voyages culturels dans de nombreux pays d’Asie où des découvertes sont encore possible.
Les dernières décennies de sa vie seront marquées par sa préoccupation face aux enjeux écologiques et à l’avenir de cette planète qu’elle admirait si profondément.
Ella Maillart s’est éteinte à Chandolin le 27 mars 1997.